Olympiades de physique au Lycée Pothier

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Sunday 30 December 2012

La médaille de l’Académie des Sciences

 

En cette fin 2012, je ne résiste pas à l'envie d'écrire un billet. C'est vrai que le projet semble à peu près terminé, et désormais nous sommes dans la catégorie « éditions antérieures » du site des olympiades de physique ! Dur de vieillir. Le concours national est bientôt, d'ailleurs, bonne chance aux participants !

Mais je repense avec nostalgie aux heures où, un an auparavant, je me cloitrais dans ma chambre pendant des heures dans le noir, pour tourner une petite manivelle qui faisait avancer une photorésistance millimètre par millimètre, afin d'étudier la luminosité transmise par une surface de petites billes transparentes. C'est mûes par ce souvenir que mes pensées me plongent à nouveau vers l'invisible.

Car il faut signaler quelque chose, dont au fond nous ne sommes pas peu fiers : nous avons reçu une médaille de l'académie des sciences. Il y a un mois à peu près.

 

Mardi 27 novembre 2012

Alors que nous taupinions comme d'habitude, suivant le cours de nos petites vies d'élèves de classe prépa, il a fallu sortir les costards du placard. Car l'après-midi, nous avons rendez-vous à l'Institut de France, sous la Coupole, pour y recevoir une médaille de l'Académie des Sciences, et rien que le nombre de majuscules de cette phrase montre que c'est quelque chose d'assez inhabituel.

Le matin, nous allons donc en cours, certains en DS de SI, certains en costard, ce qui ne passe pas vraiment inaperçu mais passons.

 

Oubliant temporairement le fait que nous allions rater 4h de cours, nous nous sommes donc retrouvés devant l'Institut de France, dans le VIème arrondissement. Le long des rues de Paris, nous marchons dans une certaine émotion. Dans une certaine flaque d'eau aussi car il pleut. Bref, nous retrouvons donc devant l'Institut nos familles, ainsi que notre prof de physique, et Mme Bureau, technicienne du labo de physique de Pothier (la personne à qui on demande le plus d'oscillos au monde). Nous avions deux places chacun, et madame Baurrier a dû jouer des coudes, voire faire un concours de bras de fer avec les Académiciens, pour obtenir ses invitations.

C'est donc bien habillés que nous entrons dans l'Institut, puis sous la Coupole. Il faut avouer que c'est monumental. D'abord accueillis avec chaleur par le buste de Mazarin, nous découvrons la coupole vu de dedans, et… c'est pas mal non plus. Autour de nous, une sorte d'amphithéâtre avec des sièges confortables. Nos places sont attitrées. Devant nous et à côté de nous, de nombreux chercheurs prestigieux qui allaient recevoir un prix de l'Académie des Sciences pour leurs travaux. Damien a eu la surprise de se retrouver à environ 20 cm de la place de madame Charpak, mais elle n'est pas venue à cette séance.

Puis sont entrés les membres de l'Académie des Sciences, les « Hommes en verts », sous un hourra très solennel. Puis un homme en veste de cuir est apparu et a commencé à jouer du hard rock avec les dents sur une guitare en feu. Je plaisante.

Jean-François Bach, le président de l'académie des sciences… présidait la séance, assisté par Alain Carpentier et Catherine Bréchignac, secrétaires perpétuels, ainsi que Philippe Taquet, vice-président. Une foultitude de prix a été remise à des chercheurs pour les récompenser. Leurs domaines de recherche étaient très variés et portaient aussi bien sur la transdifférenciation d'une cellule épithéliale de l'intestin en un motoneurone que sur la drosophile, la mécanique des fluides, l'imagerie sismique, les fermions, les batteries à Lithium, les propriétés quantiques de champs piégés dans une cavité, le refroidissement optique d'oscillateurs micro-mécaniques, et la puberté des anguilles. J'en passe. C'était assez impressionnant.

Puis des médailles ont été remises au major de l'Ecole Polytechnique et au major de l'Ecole Centrale. On sait donc ce qu'il faut faire pour revenir ! Majorer Polytechnique ou Centrale. Hum oui bon, on verra en temps voulu hein !

Nous avons également assisté à une conférence sur le boson de Higgs, ce petit truc qu'on a trouvé quelque part en Suisse. "Peut-on comprendre simplement le boson de Higgs ?"par Édouard Brézin, membre de l'Académie des Sciences. Et bien la réponse est non.

 

Puis ce fut notre tour, l'académie récompensant les lauréats des olympiades nationales et internationales de physique, puis ceux des olympiades nationales et internationales de géosciences. Le président de l'académie s'est attardé sur les petits textes que nous lui avions envoyés par mail peu avant. Il a affirmé que ces petits textes étaient assez touchants, et a insisté sur notre volonté de transmettre nos remerciements à notre prof et à nos familles et sur le plaisir que nous avons éprouvé en faisant de la science dans l'entraide et la bonne humeur. On nous a encouragés à faire des sciences. Après quelques photos avec le vice-président de l'Académie des sciences, nous regagnons notre siège, alourdis par une petite boîte bleue contenant une médaille de l'Académie des Sciences. Sur cette médaille ? Une figure féminine, nous croyions qu'il s'agissait de Marianne, mais son bonnet phrygien s'étant métamorphosé en casque en métal nous en avons conclu qu'il s'agissait d'Athéna, déesse de la sagesse. Chouette.

La séance levée, nous sortons de la Coupole, prenons quelques photos avec un membre de l'Académie puis avec Napoléon qui se cachait derrière. Enhardis par le petit buffet Lenôtre, nous discutons avec quelques scientifiques de renom, tout en grignotant des toasts et autres macarons. Faites de la physique.

Bref, cette expérience à l'Académie des Sciences était vraiment impressionnante. Enfin, la nuit tombée, c'est-à-dire assez tôt en ce mardi de fin novembre, nous ressortons pour rentrer chez nous, c'est-à-dire en prépa. Car, la médaille en poche, c'est reparti pour un tour de billes sur un bout de bois…

Monday 5 November 2012

Bilan du projet

 

Nous sommes le 5 novembre 2012, et il est temps de faire le bilan d'un projet qui a commencé le 1er avril 2011 environ, voire en octobre 2010 avec les TPE.

On peut dire que ce projet s'est avéré relativement fructueux. Nous avons gagné les olympiades de physique, le concours C.Génial, nous avons participé au concours EUCYS à Bratislava, et, dernière nouvelle en date, désormais officielle, nous allons recevoir une médaille de l'Académie des Sciences !

Mais au-delà de ça, un petit projet sur l'étude de la matière, ça permet de vivre des choses étonnantes. Au final, peut-être qu'on peut dire qu'on a fait de la science. A notre niveau, bien sûr, mais quand même, on a mené un projet sur deux ans et demi, on a essayé de comprendre les phénomènes physiques qu'on observait, on a appris énormément de choses (on est devenu des as de la diffraction et de la cristallo… ou presque), on a acquis une certaine technique pour ce qui est de la démarche expérimentale, de la rédaction de rapports scientifiques (au total, avec tous les concours et le stage, ça nous fait 100 pages de rapport scientifique en anglais et en français), et de celle de billets de blogs (!) et on a finalement réalisé notre but initial, qui était de voir la matière. On a vu des atomes, des vrais de vrais ! Bon, « vu », petit abus de langage, mais quand même !

Alors évidemment on a eu des problèmes, parfois rien ne marchait, on ne comprenait pas pourquoi... Parfois nous étions tristes ! Mais on a toujours réussi à nous remettre d'aplomb. Peut-être parce qu'on était bien entourés. Je vais d'ailleurs en profiter pour remercier pas mal de personnes.

C'est vrai que si on récapitule tout ce qu'on a fait, ce projet nous a vraiment permis d'avoir un pied dans la recherche. On a rencontré un grand nombre de chercheurs, on a parfois fait des oraux blancs de notre projet devant eux pour qu'ils nous donnent des conseils. On a réfléchi ensemble aux problèmes de nos expériences, à leurs points forts, aussi. On a tenu un stand aux fêtes de la science. On a dormi dans un hôtel 4 étoiles à Bratislava, on a tenu un stand au Palais de la découverte, on a visité Hitachi, on a demandé un haricot à une slovaque, on a visité une usine Volkswagen, on a fait un stage dans un labo parisien, on a écouté l'hymne européen dans le théâtre national de la Slovaquie, on a fait léviter des trucs avec de l'azote liquide. On va rentrer sous la coupole. Deux ans de projet, la tête pleine de souvenirs. On a rencontré des gens formidables, du monde de la recherche, mais de notre âge aussi.

On a passé de très bons moments, au concours EUCYS bien sûr, mais aussi lors de la réalisation du cristal de verre, pendant le tournage de la vidéo, et j'en passe. Je vous renvoie aux billets qui relatent ces épisodes !

Evidemment, on conseille tout cela aux lycéens. Faites de la physique ! On le répète sans cesse. Vous ne vous ennuierez pas et vous ne le regretterez pas. Participez aux olympiades. Vous gagnerez peut-être. Nous, on a eu la chance d'être encadrés par une prof dont le niveau d'exigence était assez élevé pour nous permettre de gagner les différents concours auxquels on a participé. On cherche d'ailleurs au lycée quelqu'un pour reprendre le flambeau, donc si un prof est intéressé…

 

Bien sûr c'est beaucoup de travail. Pour le prof comme pour nous. Il nous arrivé de travailler 15h par semaine, en plus, en salle (all day and all of the night !). Mais c'était toujours un plaisir parce que nous aimons faire ça, rechercher, ne pas comprendre, essayer des expériences, faire des mesures, nous entrainer à la communication scientifique, nous poser de questions entre nous. C'est un vrai travail d'équipe, mené pendant longtemps. Ceux qui nous connaissent savent qu'on a des personnalités relativement différentes, mais on est complémentaires. On a beaucoup rigolé. C'est ça aussi, le but, rigoler, partager quelque chose. Un projet collectif ! C'est très important. Ça nous a permis d'échanger avec les autres et donc de nous enrichir. C'est notre idée de la science, aussi.

Il y a quelques temps, à la fin des vacances d'été, on avait un gros problème. On venait de se rendre compte que la structure du cristal qu'on avait construit n'était pas celle que l'on croyait, et on ne savait pas du tout comment faire pour exploiter nos résultats, l'expérimentation ne correspondant pas du tout à la théorie. On était pas vraiment sereins, on ne pouvait pas faire d'expérience, les calculs étaient bons, on ne savait pas quoi faire. Alors, la solution a été de demander de l'aide, à un enseignant chercheur de la fac, et on a réfléchi ensemble à comment résoudre ce problème. C'est ça aussi, la recherche. Nous ce qu'on veut, c'est faire de la science, et ce projet nous a donné envie d'en faire.

 

Mail de Mme Baurrier du 10 octobre 2010 :

On se tente des olympiades de physique après ? (attention à la partie expérimentale - difficile -)

 

Il est l'heure de remercier toutes les personnes qui ont rendu ce projet possible, et il y en a beaucoup.

Evidemment on remercie Mme Baurrier, notre prof de physique (« on se tente les olympiades après ? ») pour absolument tout. Sans elle jamais nous n'aurions vécu tout cela. En seconde, dans sa classe, nous avons visité le synchrotron SOLEIL, à Saclay, et c'est là-bas que nous nous sommes demandés comment la lumière permettait d'analyser la matière.

On remercie le proviseur du lycée Pothier, M. Plasse, qui a été d'un soutien à toute épreuve, qui nous a beaucoup aidés.

On remercie nos professeurs du lycée, M. Morel, Mme Guérin, M. Cichowlas, pour leurs conseils et leur bienveillance.

On remercie le personnel des labos de physique et de chimie du lycée Pothier, qui a dû nous supporter, avec nos désespérantes demandes (« euh… il nous faudrait un deuxième oscilloscope et une 42ème pince ») pendant un an.

 

On remercie les chercheurs du CEMTHI , le premier labo du CNRS qu'on a visité dans le cadre du projet : Mme Moutouillout, M. Véron, et M. Zanghi.

On remercie M. Pineau et M. Randriamboarison, enseignants-chercheurs de la faculté d'Orléans, pour leurs explications et leur aide.

On remercie les chercheurs de l'INSP, notamment M. Pons, de l'université Pierre et Marie Curie de Paris, pour le stage incroyablement intéressant qu'on a fait au début de l'été, et leur aide en anglais.

On remercie Mme Perrot et Mme Karatchentzeff, nos coaches pour le concours EUCYS, pour leurs conseils et leur aide.

On remercie Mme Garcia, M. Chardin et M. Camus de Sciences à l'école.

On remercie nos amis, Avotra, Léa, Marine, Pauline, Flavio, Albin, Nico et Paul notamment, pour nous avoir aidés et supportés dans tous les sens du terme, et aussi Ophélia, Fanny et Céline, l'autre équipe de la délégation française au concours EUCYS.

On remercie bien sûr nos parents et notre famille.

J'espère n'avoir oublié personne.

Ci-dessus, de gauche à droite, M. Plasse, Yohann, Albin, Damien, Flavio, Charlie, et Mme Baurrier en premier plan, lors des olympiades de physique 2012, Palais de la découverte.

 

Et ce n'est pas fini ! Qui sait, nous reprendrons peut-être ce projet pour les TIPE, qui sait, nous travaillerons peut-être sur l'étude de la matière plus tard ! Et à plus court terme, un billet sur la tenue d'un blog va être très bientôt mis en ligne. Et bien sûr, notre expérience sous la coupole sera relatée dans ses moindres détails ! Attention, on arrive !

 

Wednesday 31 October 2012

Concours EUCYS : faites de la physique !

 

Au concours C.Génial, notre équipe a été sélectionnée pour participer au concours EUCYS qui s'est déroulé du 21 au 26 septembre à Bratislava, European Union Contest for Young Scientists.

 

Dans ce billet, nous allons raconter ça en détail, en ajoutant notre point de vue d'après coup et en agrémentant le récit de photos. Un billet pour faire partager notre expérience au lecteur, et à ceux qui n'ont pas pu venir nous supporter en Slovaquie (il y en a).

Je sens que le billet va être assez long, donc commençons tout de suite.

 

Jour 1 - 21 septembre 2012 - 5h15 - Paris

L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Nous quittions donc provisoirement nos vies d'élèves en classe préparatoire afin d'endosser encore une fois notre bon vieux costume de jeunes physiciens (bon ça reste un T-shirt mais c'est une image). En parlant de T-shirt, nous avons pu en prendre plusieurs pour la Slovaquie (!), car nous n'avions pas à transporter le matériel avec nous dans l'avion, il était parti quelques jours avant en Slovaquie grâce à une compagnie de transport routier. Bref, valise à la main, nous nous retrouvons à l'heure prévue devant la station de rer, avec notre accompagnateur durant le voyage, Gilles Camus, de l'organisme Sciences à l'école.

Arrivés à l'aéroport, nous rencontrons l'autre groupe de la délégation française (ceci fait très pompeux), les filles du lycée Louis Le Grand : Ophélia, Céline et Fanny, qui travaillaient sur un robot hexapode.

Nous prenons l'avion, un grand moment, mais pas un grand avion. Pour la petite histoire, il s'agissait d'un avion-mouche, la compagnie de l'avion s'appelant Niki mouche, ou quelque chose comme ça. C'est vraiment sympa de prendre l'avion, nous ne dirons pas le contraire.

Nous arrivons ensuite à Vienne. Ci-dessous les photos de l'avion et de l'aéroport de Vienne.

Finalement, nous trouvons le petit stand de EUCYS qui attend de nombreux pays. Nous prenons alors la navette qui va nous conduire à Bratislava.

Nous découvrons notre hôtel, 4 étoiles, au bord du beau Danube bleu (en fait le Danube est vert, par là). C'est très coquet. Nous sommes enthousiastes (comment ne pas l'être ?). Yohann a eu la chance d'avoir une suite (un salon + une chambre), qui s'est transformée en deux chambres quand il a dû la partager avec un participant britannique que nous nommerons ici Roberto.

Nous nous rendons ensuite sur le lieu d'exposition, Incheba expo, où nous devons monter notre stand et nous familiariser avec les lieux.

Nous retrouvons nos malles, et nous nous mettons au travail : c'est parti pour l'installation du stand.

Nous déballons tout et faisons un inventaire.

Surprise : le cristal de verre est cassé. Il a souffert du voyage, et des tubes de verre se sont brisés. Il semble néanmoins tenir un tant soit peu le choc, et nous le réparons avec de la colle chaude. Il faut toujours avoir de la colle chaude sur soi.

Après diverses autres petites difficultés mineures, le stand est monté !

On remarque que le nombre de chaises est légèrement inférieur au nombre de membres du groupe, détail dont nous avons fini par être très conscients.

La vue de notre chambre :

Ensuite, nous avons eu un dîner dans un autre hôtel, celui du jury. C'était fort bon. On a bien rigolé, ce soir-là. On nous a fait ensuite la réflexion que les français semblaient tout le temps de bonne humeur. Il y a pire, comme réputation internationale.

 

Jour 2 - 22 septembre 2012 - 8h, Bratislava

C'est là notre fait d'armes le plus remarquable : nous avons demandé un haricot à une slovaque.

Elle a d'abord semblé étonnée, mais devant notre insistance et nos mimes désespérés elle a fini par comprendre. Mais, vous demandez-vous, comment mimer un haricot ? En fait, on lui a demandé une poubelle (a bin), mais nous l'avons prononcé comme un haricot (a bean). Car tout se faisait en anglais, et malgré notre entraînement intense, il nous restait certains défauts de prononciations et de compréhensions. Malgré ce petit épisode, nous avons toujours réussi à nous faire comprendre (à part avec un participant allemand : il semble que les accents allemands et français soient incompatibles).

Les jurys commencent à passer. Nous leur faisons notre speech. Bien rôdé, puisque nous l'avions répété encore et encore pas plus tard que 5 minutes avant. Les questions n'ont pas afflué.

S'est ensuivie la cérémonie d'ouverture, où on nous voit dans une vidéo sur Internet agiter nos drapeaux français.

Nous avons notamment eu droit à quelques discours en anglais à l'accent exotique, à un petit concert, à des danses traditionnelles slovaques.

L'après-midi, rebelote, il faut signaler que comme tous les jurys ne passent pas voir tous les groupes, il y a parfois des instants de vide intersidéral où nous attendons, attendons, attendons, sur le stand. Nous en avons profité pour aller voir un peu les projets des autres participants, et manger des poires. A ce moment nous avons connu un empty round : pas de jury pendant toute une après-midi. Puis était prévue une conférence sur les « patents ». On se serait crus dans une de ces vidéos où les patrons d'Apple présentent leur nouvelle révolution.

Le soir, avec les filles de « l'équipe de France » (avec lesquelles nous nous entendons très bien), quelques participants de EUCYS (slovaques et tchèques notamment), et notre student helper Maria sans qui nous n'aurions pas pu faire grand-chose en Slovaquie, nous avons un peu visité Bratislava.

C'est très joli. Ce n'est pas très grand, mais il y a de nombreux monuments remarquables et les couleurs sont vraiment belles, la nuit. Sans parler de toutes les statues que l'on croise à chaque coin de rue. Bref. On boit un chocolat chaud, on se promène un peu, et on rentre. Demain, il y a d'autres jurys.

 

Jour 3 - 23 septembre 2012 - 15h30, Bratislava

Les séquences de passage de jurys s'enchaînent et les séquences d'attente aussi. On répète notre speech. On mange des poires. Un jury passe. On va voir d'autres stands. On mange des poires. Un autre jury passe. Tiens, il n'y a plus de poires, va pour les bananes.

Sur le fond, nous ne savons que penser de nos chances de recevoir un prix. Elles semblent relativement minces. Un projet de recherche fondamentale dans un concours dont le maître mot est « application » ? Il va falloir jouer des coudes. Evidemment, quand on nous pose la question, et même quand on ne la pose pas, on dit que le projet que nous avons mené et les cristaux construits nous ont permis de comprendre les phénomènes physiques que nous étudions. Un tel projet peut donc servir dans les salles de classes et même dans les musées pour expliquer la diffraction de Bragg aux étudiants. Mais comme application ? Au fond, ce n'est pas vraiment le but de notre projet, de trouver une concrétisation industrielle. Time will tell !

Le soir, nous avons cette fois la visite guidée de Bratislava.

 

Nous avons la surprise de tomber sur une affiche d'Intouchables en slovaque !

 

Jour 4 - 24 septembre 2012 - 21h - Bratislava

C'était la dernière journée de concours à proprement parler. Les jurys ne passeront plus. Nous ne mangerons plus de poires. Le bilan général est satisfaisant, nous avons fait de notre mieux, nous nous sommes fait comprendre (ou alors les jurys sont de bons acteurs).

Le soir, nous mangeons dans un restaurant panoramique qui nous permet d'observer tout Bratislava. Nous sommes plutôt fatigués, mais contents, on rigole avec les autres, on fait des rencontres, on marche dans Bratislava.

Le matin, nous étions allés dans un lieu incroyable : la poste, qui ressemblait à un décor de film fantastique.

Ah, j'oubliais : on a aussi visité une usine Volkswagen (photos interdites). C'était vraiment intéressant.

http://www.youtube.com/watch?v=_HRCRI_T0SI&feature=plcp

C'était comme dans cette vidéo !

Jour 5 - 25 septembre 2012 - 10h - Bratislava

La remise des prix dans le théâtre national de Slovaquie. Nous nous habillons bien pour l'occasion ! Le théâtre est exceptionnel.

La délégation française :

Avec des interludes musicaux, des discours, des vidéos. Tout est très beau. On nage en plein film. C'était presque magique.

Nous ne recevons pas de prix. Bon nous sommes un peu déçus, mais de vivre tout ça c'est déjà un énorme prix ! Les filles reçoivent un prix, en plus, donc nous sommes contents pour elles.

C'est là que commence le sprint : pas le temps de goûter aux petits fours (bon si, mais juste un peu), on repart à l'expo pour tout ranger. Le transporteur était revenu la veille, mais il a fallu lui dire que le concours n'était pas fini et qu'il fallait qu'il revienne le lendemain. Effectivement le lendemain il était là, avec trois heures d'avances. Nous n'étions pas prêts, nous lui avons demandé de revenir chercher les malles « at 6 p.m.». Nous rangeons tout. Mais le transporteur ne revient pas. Du tout. Nous voilà pris au dépourvu. Nous cherchons Gilles Camus comme on cherche un e dans La disparition de Georges Perec, sans grand espoir. Le temps passe. Nous laissons nos malles dans un coin, nous finissons par trouver Gilles et lui expliquer la situation : nos malles ont l'air d'être en passe de rester ici, au moins pour la nuit. Il se charge du problème.

Le soir, nous avons une soirée organisée par EUCYS, avec un concert, pour danser un peu et décompresser. A minuit, j'ai eu 18 ans, et je me suis fait lancer en l'air par les gagnants du concours EUCYS. C'était marrant. Merci encore à Damien, Yohann et aux filles, qui ont fait en sorte d'avoir le micro à minuit pour me souhaiter mon anniversaire, en anglais s'il-vous-plaît !

 

Jour 6 - 26 septembre 2012 - 18h - Vienne

Après avoir bu un thé au gingembre, dit au revoir à tout le monde et pris une ultime photo de groupe, nous reprenons le car et nous voici à Vienne pour prendre l'avion.

L'aéroport de Vienne a ceci de particulier qu'il semble avoir été construit par Dédale. Pour aller à un endroit, nous passons trente fois de suite à un autre endroit mais par des chemins différents, nous tournons, nous sortons, rentrons, ressortons, rerentrons, retournons. Bah oui, ça permet d'occuper les gens qui n'ont alors pas l'impression d'attendre ! Pas bête…

L'avion a du retard, et il nous faut donc patienter. Nous achetons alors un jeu de tarot, dont on découvre qu'il n'est pas identique à celui qu'on a en France : il manque des cartes. On décide de jouer quand même, en adaptant les règles, les points, les scores, etc., on a sacrément rigolé. Parce que « 4 c'est 5 donc 6 ».

Nous reprenons l'avion, et on a pu faire des belles photos.

On se pose, il est tard, il faut rentrer, et bien se reposer (…) demain colle de maths pour pas mal de monde de la délégation française. Un sacré retour à la réalité. La réalité, oui, parce qu'en fait, cette semaine en Slovaquie c'était vraiment super, une expérience à part, un petit paradis éphémère fait de science, de rire et de plein d'autres choses sympas (je pense notamment aux énormes coussins de l'hôtel 4 étoiles, et aux magasins slovaques pleins de chocolat Milka qu'on n'a pas en France, mais pas que). Faites de la physique !

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