Olympiades de physique au Lycée Pothier

To content | To menu | To search

Friday 24 August 2012

Récap’ 22 : Hitachi & exploitation

Exploitation finale du cristal de verre et de billes

 

D'après nos calculs et le logiciel que nous avons réalisé, la maille conventionnelle qui correspond le mieux à nos résultats est une maille de paramètres :

Notre structure étant un supposé tetragonal centré, il nous a fallu passer par la maille élémentaire (triclinique) pour distordre les angles. Le diffractogramme, réalisé sous CaRine Cristallography © a été modifié pour prendre en compte la condition selon laquelle notre dispositif ne peut percevoir que les plans normaux au sol. Si les pics ne correspondent pas exactement, nous ne sommes pas assez précis pour que cela soit un gros problème, nos pics étant relativement larges (il y a pourtant parfois des décalages de 5 degrés).

 

Ci-dessous le diffractogramme de notre cristal :

 

 

Comparons avec le diffractogramme obtenu avec CaRine :

 

Sur le diffractogramme théorique il n'y a pas de pic à 38°, contrairement à nos résultats, mais nous avons beau distordre la maille on ne trouve jamais de pics avant 42°. Par contre nous trouvons bien un pic à 44°. S'il y en a plusieurs sur le théorique (pics à 44° et 45°) ce n'est pas très important car nos pics ont une certaine largeur. De même, on trouve bien des pics aux alentours de 55° et 60° (à un degré près). Il n'y a pas de pic à 80° et 82° mais aux alentours de 85°, ce qui fait malgré tout 5 degrés de différence. Enfin, il y a bien un pic à 87°, un pic à 98° et un autre à 110°, ce qui correspond à nos résultats.

 

Les diffractogrammes ne sont pas exactement similaires (les différences se font surtout au niveau de la largeur des pics : les pics sont beaucoup plus fins sur le diffractogramme théorique et sont donc distincts contrairement au nôtre ; il manque un pic à 38° et il y a 5 degrés d'écart entre notre pic à 80° et celui à 85° sur le diffractogramme théorique). Cependant, cela correspond relativement bien, la distorsion réalisée est plausible quant à l'aspect du cristal, et c'est pour un cristal théorique avec ces paramètres que les similitudes sont les plus importantes.

 

Il est normal que les diffractogrammes ne correspondent pas tout à fait car notre cristal n'est pas constitué d'une maille distordue qui se répète (la distorsion est différente selon les endroits du cristal), mais la maille retrouvée correspond à la distorsion moyenne du cristal.

 

 

Something to add?

 

Well, we forgot to speak about something rather interesting: we visited the Hitachi Company. X ray diffraction is used in order to control quality of products. Hitachi showed us a quality control of the melding of a component on a card by X rays.

 

 

 

 

 

Tuesday 21 August 2012

Récap’ 21

 

Récapitulatif n°21 – 21/08/12

 

 

Il s'en passe des choses, en ce moment.

 

 

Pour les posters :

Les posters ? Et bien ça avance, on corrige tout ça et normalement c'est bientôt fini, même si il reste encore quelques petites choses à voir, notamment l'exploitation du cristal de verre.

Il va falloir se préoccuper de l'impression du poster : on peut éventuellement passer comme pour les olympiades par le CEMHTI, ou par l'INSP, qui se trouve à Paris (ce qui serait donc plus pratique).

 

 

Pour les malles :

Les malles ? Et bien ça pèse, on est retournés au lycée et on a mesuré/pesé les malles contenant tout notre matériel (à emmener à Bratislava). Le bilan :

Il y a donc trois malles :


- La première mesure 50*35*25 cm et pèse 11,3 kg
- La deuxième mesure 80*45*35 cm et pèse 28,6 kg
- La troisième mesure aussi 80*45*35 cm et pèse 37,6 kg
Ce qui fait 77,5 kg.

 

Autant dire qu'on espère que tout va passer, car que ce matériel au… poids conséquent est très important pour notre présentation. On va se renseigner, des nouvelles le 3 septembre au plus tard.

 

Une photo de la petite malle :

 

 

Pour le cristal :

Le cristal ? Eh bien ça se structure. Mais là plus de choses à dire.

Ce matin donc, nous sommes allés au lycée, pour nous faire ouvrir une malle fermée dans une salle fermée dans un bâtiment fermé d'un lycée fermé. Merci au proviseur !

Toujours est-il que nous sommes allés à la fac pour aller voir M. Pineau afin qu'il nous parle cristallo et qu'on comprenne enfin quelle structure on a et comment exploiter le vieux cristou.

 

Explanations ? Let's go!

 

Le réseau tetragonal à faces centrées n'existe pas, dans le sens où il pourrait mais on peut le décrire plus facilement toujours en restant dans une structure tetragonale.

Mais qu'avons-nous construit ? Un tetragonal centré, un tetragonal « body-centered ».

 

 

Issu de http://metallurgyfordummies.com/wp-content/uploads/2011/01/martensite7.jpg

(je ferai une meilleure image plus tard c'est juste pour montrer).

 

La maille conventionnelle a donc un seul atome en son centre.

 

Pas très clair ? Bien.

Vous vous souvenez de notre maille ?

 

 

Bon. Voilà ce que ça donne si on en met beaucoup :

 

 

Bon. C'est peut-être un peu beaucoup. Disons qu'on réduit à deux.

Bon. C'est la structure construite. La maille du tetragonal centré :

 

Maille cristal tetragonal centré

(Bon finalement l'image mieux je l'ai faite tout de suite).

 

Mais comment retrouver les angles pour lesquels on a diffraction ? On a vu les paramètres de la maille conventionnelle,a, b et c (car on se place dans la maille conventionnelle et non la maille élémentaire, ce qui est des milliards de fois plus pratique, sauf qu'on verra après qu'il faudra quand même revenir au triclinique donc à la maille élémentaire et son orientation compliquée dans l'espace).

 

Ce qui va nous permettre de retrouver facilement les angles pour lesquels on observe diffraction selon les familles du plan, grâce à la loi de Bragg. On avait déjà une formule (la formule générale pour un triclinique), mais elle est plus compliquée.

 

Les étoiles * sont les marques du réseau réciproque :

http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seau_r%C3%A9ciproque pour les intéressés.

 

a*, b* et c* sont les vecteurs du réseau réciproque

 

sont les angles du réseau réciproque

 

 

Dans un réseau tetragonal, orthorhombique et cubique (où les angles sont des angles droits…), on peut considérer que a*=1/a, b*=1/b et c*=1/c.

 

Or, on le rappelle, on veut pouvoir modifier les angles de notre structure. Donc si alpha, bêta et gamma sont différents, a* n'est pas vraiment égal à 1/a mais les modifications restant mineures on peut toujours considérer que a*=1/a.

 

 

En général on travaille toujours dans la maille conventionnelle et non la maille élémentaire (ce qui peut se comprendre, vu le repère dans lequel on se place pour une maille élémentaire et, dans notre cas, vu les conditions compliquées qu'on obtient pour savoir quel plan est normal au sol. Ici, il suffira de s'occuper des plans pour lesquels c=0).

 

Je passe les formules marrantes quand on a demandé quels facteurs influaient dans l'intensité diffractée, qui se calcule : facteur de multiplicité (plusieurs familles qui diffractent pour un même angle), facteur de structure (sommation qui tient compte de la nature de l'atome (facteur de diffusion atomique) et de sa position à l'intérieur de la maille.

 

 

 

Pour quantifier la distorsion, on va modifier les longueurs et les angles, et ainsi voir pour quels paramètres les résultats théoriques correspondent à nos observations. On va essayer d'utiliser des logiciels (CaRine cristallographie) qui permettent de faire des diffractogrammes théoriques selon les cristaux. Sauf que pour modifier les angles d'un tetragonal, il faut repasser par un triclinique, le tetragonal ayant des angles bien définis. 

On peut aussi assimiler notre structure à un orthorhombique à faces centrées (où c'est effectivement un cas particulier) et ainsi rester dans la maille conventionnelle, mais encore une fois on ne peut pas distordre les angles d'un orthorhombique.

 

Cependant la quantification est délicate car la largeur des pics sur notre diffractogramme est très importante, et s'étale sur 10 degrés parfois, tandis que les diffractogrammes sont bien plus précis (je scannerai un diffractogramme bientôt).

 

Le fait que nos résultats correspondent presque bien avec un cristal cubique à faces centrées n'est pas très étonnant : il est quand même bien distordu, et un tetragonal centré ressemble à un orthorhombique à faces centrées qui ressemble à un cubique à faces centrées. On peut donc prendre le problème à l'envers et expliquer la distorsion par le fait que ça correspond plutôt bien à un cfc.

 

 

 

=> Et bien oui, on avance. On est sûrs de la structure du cristal, on sait comment calculer les angles pour lesquels on est censés avoir diffraction, il n'y a plus qu'à tâtonner, après un petit peu de travail mathématique.

 

 

Pour l'oral :

Séance de travail de quatre jours chez moi.

 

 

Voilà un bon petit récap assez concentré en informations cristou verre !

Thursday 9 August 2012

Récap’ 20 : Le syndrôme du syphon

 

Récapitulatif n°20 – 09/08/2012

 

Je crois que c'est dans les moments comme ça que j'aime la science. Quand on se rend compte qu'on s'est vraiment trompés, et que ce qu'on croyait avoir commencé à comprendre… n'est pas vraiment ce que l'on pensait. J'espère que vous aimez la cristallo.

 

Mais je vais commencer par raconter une histoire.

Il était une fois trois jeunes qui travaillaient sur leur projet pour voir la matière (une sombre histoire de modélisation à plus grande échelle des phénomènes d'interaction entre la lumière et la matière, il me semble). C'est ainsi qu'ils en sont arrivés à passer des concours, et donc à réaliser des posters, des diapos. Quelle ne fut pas leur surprise quand ils se rendirent compte qu'un des mots qu'ils utilisaient depuis des mois dans leur diapo n'existait pas !

 

Et oui, le mot « syphon » n'existe pas (© Maman de Yohann), il s'agit en fait d'un étonnant mélange de typhon (cyclône, ouragan) et de siphon (tuyau recourbé ou appareil permettant à deux liquides de communiquer). Cela nous a fait bien rire, au vu des concours que nous avions passé, des oraux que nous avions fait devant des chercheurs et des scientifiques. Mais personne ne nous l'a dit ! Nous avons donc décidé de le laisser pour le concours C.Génial, car il correspondait quand même très bien à ce que nous voulions. Clic droit, ajouter au dictionnaire. Le syndrôme du syphon : raconter des petites bêtises sans s'en rendre compte… pas tout de suite en tout cas.

 

 

Mais revenons un an en arrière. Nostalgie. Assis sur une tondeuse, le bon vieux crayon des olympiades à la main, on dessine ce qui sera la structure de notre cristal de verre et de billes. On le rappelle : on sépare tous nos tubes de 4 cm, à l'intérieur desquels on met des billes tous les 4 cm, plus ou moins. Tandis que le premier tube contient une bille à 2 cm du support, le deuxième tube contient une bille à 4 cm du support, et on alterne ainsi.

 

 

A l'époque, on pense qu'il s'agira d'un cristal hexagonal. Quelques semaines après, on apprend qu'il s'agit en fait d'un cristal cubique à faces centrées. Puis à 20h45, ce jeudi 9 août 2012, je me rends compte que nous avons construit un cristal orthorhombique à faces centrées.

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seau_de_Bravais

 

C'est donc officiel, nous avons un orthorhombique :

Issu de http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/94/Reseaux_3D_oF.png

 

 

Nous sommes donc sous le coup d'un syndrôme du syphon, avec des conséquences d'assez haut niveau. En effet, lors de nos différents oraux, nous avons toujours considéré que nous avions un cubique à faces centrées. A noter que la structure cristalline est parfois difficile à identifier. Dans le dossier rendu pour EUCYS, nous avons un cubique à faces centrées.

 

Corollaire 1 :

- C'est dommage.

Corollaire 2 :

- Dans la mesure où les calculs pour connaître les angles qui diffractent selon les familles ont été réalisés en prenant une structure triclinique (donc modifiable et adaptable à toutes les structures), il n'y a pas de problème au niveau des calculs des angles pour lesquels on devrait avoir diffraction. Sauf que…

 

Dans le billet précédent, on voit que nous avons essayé de retrouver nous-mêmes les calculs permettant de savoir quelle famille du plan cristallin diffracte (et quelle famille est détectable avec notre dispositif) en fonction de la structure, et pour quels angles.

 

Fournissant un gros travail, Yohann a réalisé un joli fichier Excel qui permet de faire cela. (Il est possible que nous posions un brevet dans les jours qui viennent !) Ainsi, en entrant les paramètres de la maille de départ, on trouve les caractéristiques de la maille élémentaire, et on retrouve grâce à la loi de Bragg et la formule liant la distance interréticulaire d aux indices de Miller (pour un cristal triclinique, ce qui complique un peu les choses) les angles pour lesquels on observe diffraction !

Les calculs compris et réalisés, nous sommes en mesure de tâtonner et de modifier les paramètres de base du cristal pour savoir à quoi s'attendre si on réalise un diffractogramme.

Nous pensions pouvoir modifier un peu les paramètres de la maille de départ en prenant en compte les distorsions visibles sur notre cristal pour retrouver des angles théoriques qui correspondraient aux angles pour lesquels on obtient des pics de diffraction, et ainsi quantifier la distorsion de notre cristal. (Cette phrase est un peu difficile).

 

NB : On va désormais utiliser un vocabulaire plus précis (j'espère d'ailleurs ne pas me tromper) : la maille élémentaire est à distinguer de la maille conventionnelle (appelée jusque-là maille de départ).Sur l'image ci-dessus, la maille conventionnelle est donc formée par les trois vecteurs constituant les axe du repère tandis que la maille élémentaire est définie par les centres des faces formées par cette maille conventionnelle. Je ne cache pas que j'ai pas mal de pages Wikipedia d'ouvertes, réseau de Bravais, structure cristallographique, etc.

 

 

 

En établissant cette distinction, on peut expliquer un peu mieux quelle structure nous avons. Pour un réseau cubique à faces centrées, la figure formée par la maille conventionnelle est un cube, ou plutôt c'est un cube qui définit cette maillé conventionnelle. Or, ce n'est pas le cas de notre cristal. Notre cristal a pour maille conventionnelle un parallélépipède rectangle. Les angles sont tous à 90° (c'est donc bien un orthorhombique), de paramètres 8 cm et 8 cm selon les axes x et y, et 4 cm selon l'axe z (nous considérons par habitude que l'axe z est vertical et que les axes x et y sont horizontaux, nous les employons indifféremment dans ce billet, cela n'a pas vraiment d'importance au vu de notre structure).

 

 

Il faut savoir que pour calculer les angles pour lesquels nous sommes censés avoir diffraction avec ce cristal, nous avons utilisé les paramètres de 8 cm dans les trois directions de l'espace ce qui, c'est ce dont nous nous sommes rendu compte, est une erreur. Donc on pourrait s'attendre, si on rentre les véritables paramètres de la maille dans le logiciel (parenthèse : ce « logiciel » sous Excel est très bien, et il ne lui manque qu'une modélisation de diffractogramme, mais c'est à voir…) on pourrait s'attendre à avoir des résultats qui concordent plus avec ce que l'on obtient, c'est-à-dire des pics pour des angles de 38°, 44°, 55°, 60°, 80°, 82°, 87°, 98° et 109°. Mais ce n'est pas les cas et avec un 8 cm sur l'axe x, 8 cm sur l'axe y et 4 cm sur l'axe z, on obtient moins d'angles pour lesquels il y a diffraction, et ces angles correspondent encore moins à nos résultats, même en distordant un peu la maille. Il ne s'agit pas d'une erreur de calcul, pas dans l'obtention des angles théoriques selon la maille en tout cas, après comparaison avec le logiciel WinCRIST qui donne les mêmes résultats.

 

Maille élémentaire tetragonal faces centrées

Résumons. Nous avons un cristal orthorhombique à faces centrées. Si le modèle théorique « cubique faces centrées » ne correspondait pas à nos résultats, le modèle théorique orthorhombique encore moins.

Le tâtonnement est rendu difficile dans la mesure où pour obtenir des angles théoriques qui correspondent à nos résultats expérimentaux (et donc quantifier la distorsion du cristal), il faudrait distordre la maille conventionnelle relativement fortement, un peu trop même, la distorsion ne correspondrait pas à l'apparence du cristal. Ce qui est fortement embêtant, même si nous savons que nous faisons une moyenne des erreurs de construction du cristal.

On pourrait presque se dire qu'on s'en fiche que ce soit un orthorhombique, du moment que l'on trouve les paramètres de la maille qui correspondent avec nos résultats. Mais il faut que le modèle trouvé soit cohérent avec ce que nous avons construit.

 

La solution ? Joker. Avons-nous raison dans ce billet ? Nous trompons-nous du tout au tout ? Nous allons continuer à réfléchir, à chercher. Après tout, c'est ça, la science. Damien est en vacances, mon gars tu vas avoir des jolies surprises en rentrant. Le concours est dans un mois et demi.

 

Ami lecteur, à bientôt.

 

Post Cryptum : après réflexion, nous avons choisi de publier les deux derniers billets, et cela en français. Le blog est après tout, à l'origine, l'espace sur lequel on peut échanger, et les problèmes (éphémères je n'en doute pas…) que nous rencontrons actuellement ne nous permettent pas de discourir en anglais sans rendre notre propos incompréhensible. Nous faisons donc le choix de privilégier la compréhension à la pratique de l'anglais, temporairement bien sûr. Par ailleurs, je trouve que tout ceci est plus vivant, que dis-je ? plus humain (plus amusant aussi), et puisque nous rédigeons notre cahier de laboratoire en ligne, disons tout ce que nous pensons. Le poster a été réalisé, le speech doit être préparé, notamment lorsque nous serons tous les trois réunis.

- page 1 of 8