Introduction :

 

    Dans notre tentative pour voir la matière, nous avons, au cours de recherches sur le rayonnement synchrotron, pris connaissance du phénomène de la diffraction des rayons X, qui permet d'analyser un matériau.

    Nous allons tenter de reproduire cette expérience à une échelle plus grande que celle de l'atome en utilisant des ondes centimétriques et non des rayons X. La longueur d'onde doit avoir le même ordre de grandeur que la distance interréticulaire, donc pour des cristaux ayant une « distance interréticulaire » de quelques centimètres, il nous faut des ondes centimétriques.

 

    Notre objectif est de réaliser l'expérience du cristal tournant qu'on a pu observer à la faculté de sciences d'Orléans qui permet donc de modéliser ce phénomène de diffraction des rayons X.

 

    Pour cela, nous avons des ondes centimétriques fournies par le lycée, ainsi que le support qui fera varier l'angle entre l'émetteur et le récepteur des ondes mais il nous faut confectionner tout le reste, à savoir les cristaux qui modéliseront la matière et les lentilles.

    Les cristaux sont en cours de réalisation et les lentilles on aura le temps d'y revenir, sachant que le professeur de fac qui nous a accueillis, Orélien Randriamboarison, nous a donné ces informations :

 

Pour la fabrication de la lentille, il vous faut un bloc suffisant de paraffine. Une lentille est constituée par un matériau transparent comprise entre deux surfaces sphériques appelées "dioptres". Un calcul permet d'abord de prévoir les dimensions convenables pour avoir la bonne distance focale. A cela s'ajoute une petite expérience pour connaitre l'indice de réfraction de la paraffine en hyperfréquence. Une fois connue cette valeur n, sur Internet, taper le mot clé : "Maker's formula". Il y a une formule qui vous donne le lien entre distance focale f et les caractéristiques géométriques de la lentille. Le mieux ensuite c'est de trouver à un tourneur-fraiseur à l'atelier du Lycée ou ailleurs, il sera plus à même de vous donner conseil ou directement tailler votre bloc de paraffine.

 

    De toute façon, nous aurons le temps de revenir sur les lentilles à la rentrée.

 

    Donc il est temps de se plonger dans la théorie du cristal tournant. Je vais reprendre mes notes (billet récap'3) et les arranger pour essayer de comprendre le maximum, pour voir à quoi on doit s'attendre et ne pas rester les bras croisés une fois le montage réalisé. Avant la physique expérimentale, la physique théorique (autant que nos possibilités nous le permettent bien sûr).

 

 

Expérience cristal tournant

 

Pas besoin de revenir sur les différentes parties du montage, puisque je viens d'en parler (sinon revenir au billet récap'3). Voici juste le schéma de Damien (qui a dû y passer un temps fou) qui est très parlant pour avoir le montage en tête visuellement.

 

 

On commence par trouver la longueur d'onde exacte des ondes centimétriques : on ne connait que la fréquence mais c'est amplement suffisant :

Exemple de la fac :

Ce qui va poser quelques problèmes car on rappelle que les ondes du lycée ne comportent que l'indication « environ 10 GHz ». Est-ce que 10.109 s sera assez précis ? On verra.

Avec 10 GHz, la longueur d'onde est de 3 cm…

 

A partir de là je ne suis pas sûr : mes notes peuvent être complétées par les vôtres, si vous avez des éclaircissements voire tout à redire n'hésitez pas. On pourra de toute façon reposer des questions au professeur de fac ou aux chercheurs du CEMHTI.

 

Une fois cette longueur d'onde trouvée, on peut trouver théoriquement l'angle pour lesquels une certaine famille du plan diffracte, en utilisant la loi de Bragg.

On doit connaitre la distance d entre les atomes, donc ici entre les tiges du cristal d'une certaine famille : pour la famille 1,0,0 du plan, avec d=4 cm et n=1, on a :

 

On connait donc l'angle pour lequel la famille diffracte : θ=21x2=42°.

A vérifier expérimentalement.

 

 

Expérimentalement

 

A partir de maintenant je suis dans la supposition (encore plus si c'est possible). Nous passons du côté obscur expérimental.

 

Supposons que l'on n'ait rien de tout ce que je dis dans la partie théorique (à part peut-être la longueur d'onde). C'est le cas si on se lance dans une expérience pour voir les atomes d'un matériau, ce que l'on veut faire ici.

 

On fait varier l'angle émetteur/récepteur. Sur l'oscilloscope branché au récepteur (attention, intensité en fonction de l'angle, il faudra faire le lien), on va observer des pics, qui montreront que le cristal a diffracté. Les angles pour lesquels les pics sont les plus grands (car pour 39°, 40° et 41°, si le pic est plus intense à 40° c'est normal car les pics ont une certaine largeur due à la largeur des tiges) sont les angles pour lesquels une famille du plan diffracte.

 

Pour retrouver cette famille, on utilise encore la loi de Bragg.

Exemple : Si un pic se trouve à 40°, on obtient :

40=20X2 donc θ=20. Ainsi :

 

 

Dans ce cas d est donc égal à 4 centimètres environ (sauf erreur de calcul).

 

On obtient donc la distance interréticulaire de la famille du plan qui diffracte.

On répète l'opération pour les autres angles selon lesquels on retrouve des pics. On obtient donc d'autres distances interréticulaires. Ce qui m'amène à poser une question : comment relier ces différentes distances interréticulaires entre elles pour retrouver la structure du cristal ? En observant les angles selon lesquels les familles diffractent ? En observant la fréquence selon laquelle on retrouve un pic ? Peut-être.

 

 

Conclusion

 

    Tout cela me semble plutôt cohérent, qu'en pensez-vous ?

 

    D'autres questions me viennent :

- On a dit que c'est une expérience 2D. Mais dans ce cas pourquoi, lorsqu'on ajoute des billes de métal dans les tiges de verre, on observe des interférences à la base des pics ? (voir avec la fonction sinus cardinal au carré)…

- On va tordre une des tiges de fer dans le cristal pour pouvoir analyser les défauts dans le cristal. Comment pourra-t-on retrouver où le cristal est imparfait ? Que cela va-t-il changer ? Peut-être des interférences, car si on a des nouvelles distances interréticulaires ça ne va pas aller. Faudra-t-il comparer cristal parfait/cristal imparfait ? (Si tant est que le cristal réalisé soit parfait, ce qu'on verra dans quelques jours. Y aura-t-il assez de tiges en fer/en verre ??

 

    Voilà, je m'y suis replongé, et malgré quelques questions qui demeurent tout ça me semble plus clair, et nous saurons quoi chercher. Si vous pouvez, vérifiez peut-être les calculs, je n'en suis pas sûr.

    On pourra de toute façon poser des questions au prof de fac ou aux chercheurs à la rentrée. J'espère que ça va marcher, mais il n'y a pas de raison.